Mémoires maçonniques [I] : le Général Mosché Dayan au Grand Orient de France (02/01/2017)

Annales maçonniques du GODF, n°55, mars 1966

 

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ANNALES DU G؞O؞D؞F؞

TENUES BLANCHES

« LA CAMPAGNE DU SINAÏ »

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Par le Général DAYAN à la R؞L؞ Locarno (OR. de Paris)

Profanes et Maçons étaient plus de 600 venus assister à la Conférence organisée par « Locarno ».

Les retardataires sont restés dans les parvis, faute de place, même debout, dans une salle comble d’auditeurs passionnés et attentifs, auxquels M. Moshé Dayan, ancien chef d’état-major des armées d’Israël, présentait le thème de son récent ouvrage : « Le journal de la campagne du Sinaï ».

L’orateur, qui s’exprimera en anglais (langue apprise en prison), est présenté par le Vén؞ M؞ Lederer puis, le général Dayan, le remerciant, présente à son tour celui auquel il doit son instruction militaire et ses succès : l’un de nos FF؞ français, présent dans la salle.

Le président nous dit quel homme prestigieux est cet agriculteur né en 1915 dans un kibboutz. Sa carrière militaire étonnante : d’abord au service de l’Angleterre, puis contre elle. Et, après la campagne du Sinaï en 1956, son retour modeste à la vie civile pour devenir étudiant en archéologie.

Puis ministre de l’Agriculture, et enfin député à la Knesseth, le Parlement d’Israël.

La traduction est assurée par notre F؞ le docteur Georges Halpern, membre de « Locarno ».

De ces deux heures d’entretien dont une consacrée à répondre aux nombreuses questions posées, quelques phrases retiennent l’attention :

« Aucune puissance étrangère de peut résoudre le conflit israélo-arabe ; seuls les juifs et les Arabes pourront le régler entre-eux, autour d’un tapis vert. »

« Israël veut la paix avec ses voisins : la paix travaille pour la paix ; les générations de jeunes Arabes constatent qu’Israël est un fait accompli, envient son niveau de vie et désirent moins la guerre que leurs parents. »

« Israël ne cherche pas à conquérir les pays arabes et si même son armée occupait Le Caire, elle ne saurait y demeurer plus de 24 heures, loin de ses bases et isolée dans un monde encore hostile. »

« Les nations arabes ne pourraient occuper Israël et s’y maintenir qu’après avoir anéanti la population. »

« Aucun homme d’Etat non plus qu’aucun officier israélien, n’est partisan d’une guerre préventive. »

« Pour éviter la guerre, Israël doit être fort. La recherche de l’eau et l’irrigation du pays exigent d’énormes travaux. Si les Arabes ne s’y opposent qu’en paroles, c’est parce qu’ils ne peuvent traduire en actes leur volonté d’exécution. »

« Je souhaite que les généraux arabes puissent, à l’avenir, se permettre de devenir gros et gras, tout comme moi. »

C’est sur cette déclaration que Mosché Dayan termine une péroraison applaudie à tout rompre.

Le V؞M؞ Lederer le remercie, en anglais puis en français, et rend hommage au conférencier venu exprès de New-York pour prendre la parole devant un auditoire tout neuf pour lui.

Son vœu avait été de parler librement, d’exprimer ses pensées les plus intimes devant une assemblée qui ne soit ni politique ni religieuse, ni snob ni partisane.

Le G؞O؞D؞F؞ l’a exaucé !

[Transcription de l’article – Archives privées]

 

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