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Cérémonie d’Exaltation à l’Arc Royal (ou "Arche Royale", en maçonnerie traditionnelle) : l’Allocution d’Aggée

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Le "discours symbolique", ou allocution du 2ème Principal

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Compagnons, les règles, les symboles et les ornements de la Maçonnerie de l'Arc Royal, de même que les rites et les cérémonies que nous pratiquons actuellement furent adoptés par nos prédécesseurs lors de la construction du second Temple aussi bien pour maintenir présentes à nos esprits les voies providentielles par lesquelles les anciens secrets furent retrouvés que pour graver dans nos cœurs ces leçons de morale élevée que nous avons l'obligation, comme membre de ce grade suprême, de mettre en pratique.

La forme d'un Chapitre de l'Arc Royal, lorsqu'il est convenablement disposé, se rapproche, d'aussi près que les circonstances le permettent, de celle d'un arc tracé selon le dessin, inversé de bas en haut, d'une chaîne suspendue par ses deux extrémités ou, en termes de métier, d'une chaînette.

Ainsi conservons-nous le souvenir de la châsse voûtée dans laquelle le Nom Sacré fut déposé, tandis que caractère impénétrable de la chaînette, la plus forte de toutes les structures architecturales, nous enseigne la nécessité de conserver nos mystères loin de toute profanation dans le secret le plus inviolable.

La chaînette symbolise aussi de façon frappante cette fidélité constante à l'ordre social et à l'esprit d'union fraternelle qui a fait la force et la permanence de toute la Franc-Maçonnerie, lui permettant de survivre au naufrage de puissants empires et de résister à l'œuvre destructrice du temps.

Car de même que les pierres inférieures d'une chaînette s'unissent par la pesanteur à la clef qui en est le centre, cette dernière en retour bloquant et unissant l'ensemble, de même nous apprenons à considérer avec respect et à accepter avec joie toute autorité légale, civile et maçonnique.

Les trois Principaux du Chapitre représentent la clef de l'Arc. En effet, de même que les secrets de l'Arc Royal furent retrouvés en arrachant la clef de la voûte, de même la connaissance complète de ce grade suprême ne peut être obtenue qu'en passant successivement par chacune de ces trois chaires.

La Maçonnerie de l'Arc Royal connaît six Lumières, trois petites et trois grandes.

Les trois petites représentent la lumière de la Loi et des Prophètes et, par leur nombre ternaire font allusion aux Lois Patriarcale, mosaïque et prophétique.

Les trois grandes représentent le Nom Sacré lui-même et sont l'emblème des Pouvoirs Créateur, Conservateur et Séparateur de la Divinité.

Ces lumières sont disposées en forme de triangle équilatéral chacune des petites étant située au milieu de la ligne définie par deux des grandes.

Ainsi la réunion des trois petites lumières divise géométriquement le grand triangle en trois petits triangles à chacun de ses sommets, un quatrième se trouvant au centre, tous égaux entre eux et équilatéraux.

Cet arrangement symbolique correspond au mystérieux triple Tau, qui a deux angles droits à chacune de ses extrémités potencées et deux au centre, soit en tout huit droits, ce qui correspond au nombre d'angles droits contenus dans les quatre triangles, puisque les trois angles d'un triangle sont égaux à deux droits.

Cet arrangement permet également d'expliquer la médaille que portent les Compagnons qui forme par ses intersections un certain nombre d'angles ; ceux-ci peuvent être considérés selon cinq combinaisons différentes et, si on réduit ces dernières à leur valeur en angles droits, on trouvera qu'elles sont respectivement égales aux cinq corps réguliers platoniciens représentant les quatre éléments et la sphère de l'Univers.

L'écharpe portée par les Compagnons est un emblème sacré qui symbolise la lumière, étant composé de deux des principales couleurs dont les voiles du Temple et du tabernacle étaient tissées.

Le caractère sacré de l'emblème est également montré par son dessin rayonnant qui a toujours été considéré comme le symbole de la dignité Royal et du pouvoir.

Les bannières sur les hampes portées par les Compagnons montrent les emblèmes distinctifs des douze tribus d'Israël et représentent la bénédiction particulière léguée à chacune d'elles par le patriarche Jacob qui, peu avant sa mort, avait assemblé ses douze fils à cette intention, comme nous le lisons dans le quarante-neuvième chapitre de la Genèse.

L'ordre de campement des tribus est indiqué dans le deuxième chapitre des Nombres.

Les quatre enseignes principales représentent les étendards de marche des quatre divisions de l'armée d'Israël qui portaient respectivement un homme, un lion, un boeuf et un aigle.

Un homme pour personnifier l'intelligence et l'entendement, un lion pour représenter la force et le pouvoir, un bœuf pour indiquer le devoir de patience et de persévérance, et un aigle pour marquer la promptitude et la célérité avec lesquelles toutes les volontés du grand JE SUIS sont toujours exécutées.

Les emblèmes des sceptres symbolisent les charges royale, prophétique et sacerdotale qui toutes trois ont toujours été et doivent encore être considérées d'une façon particulière s'accompagnant de la communication de secrets propres.

La Bible, l'Equerre et le Compas

rappellent les trois Grands Maîtres qui présidèrent à la construction du premier Temple.

La Bible représente la sagesse du roi Salomon, l'Equerre la force d'Hiram, roi de Tyr et le Compas l'habileté merveilleuse d'Hiram Abif, mais le Maçon vraiment spéculatif les considère sans cesse comme les images infaillibles de la Sagesse, de la Perfection et de la Justice du Très Haut.

La Sagesse est amplement manifestée dans le Livre de la Loi Sacrée qui contient le récit de Ses actes tout-puissants et l'énoncé de Sa volonté révélée.

Sa Perfection est exactement représentée par l'Equerre qui est le symbole reconnu de la force et le critère de l'achèvement.

Enfin Sa Justice infaillible et sereine qui a défini pour nous guider les limites du bien et du mal, accordant à chacun sa part normale de plaisir et de peine, illustrée par le Compas, instrument grâce auquel nous pouvons mesurer l'étendue de toutes figures géométriques et connaître leur rapport ou leur égalité avec une figure semblable.

L'Epée et la Truelle furent adoptées par les Maçons de l'Arc Royal pour commémorer la vaillance de ces hommes valeureux qui participèrent à la construction du second Temple et qui, la Truelle à la main et l'Epée au coté étaient toujours prêt à défendre la Ville et le Sanctuaire Saint contre les agressions de leurs ennemis, léguant ainsi aux générations à venir un exemple inoubliable.

Ils nous ont, en effet, appris par là qu'aussitôt après l'obéissance absolue due à toute autorité légitime le premier des devoirs civiques est d'opposer à la violence illégale une résistance énergique et résolue.

La Pioche, le Levier et la Pelle sont les outils qu'utilisèrent les Survenants envoyés préparer le terrain pour les fondations du second Temple.

Avec la Pioche, ils ameublissaient le sol, avec le Levier, ils soulevaient les pierres et avec la Pelle ils déblayaient les gravats et la terre meuble.

Mais ce sont aussi pour nous des symboles spirituels.

Le choc de la Pioche nous préfigure l'éclat de la trompette du Jugement dernier, lorsque la terre tremblera, s'ouvrira et délivrera les morts de leurs tombes.

Le Levier, image de la rectitude, nous montre l'attitude dans laquelle notre corps raidi se dressera en ce jour redoutable pour comparaître devant son Juge, terrible mais miséricordieux.

Enfin le travail de la Pelle nous souligne avec force l'enseignement que nous devons tirer du dépôt de notre corps dans la tombe car, avec une humble mais sainte confiance, nous espérons que, lorsque les débris terrestres de notre dépouille auront été eux aussi déblayés, notre esprit s'élèvera vers la vie éternelle et la félicité qui n'a pas de fin.

[Archives privées]

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